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• 1752; « qui guérit » 1660; doigt médical « l'annulaire » 1534; du lat. medicus « médecin »♦ Qui concerne la médecine. Acte médical. Études médicales. Déontologie médicale. Secret médical. La recherche médicale. Prescription médicale. Imagerie médicale. Soins médicaux. Visite médicale. Dossier, certificat médical. — Le corps médical : les médecins. Auxiliaires médicaux. ⇒ paramédical.♢ Délégué médical, visiteur médical, représentant les laboratoires pharmaceutiques auprès des médecins.médical, ale, auxadj. Qui concerne la médecine; qui appartient à la médecine.⇒MÉDICAL, -ALE, -AUX, adj.I. — Qui concerne la médecine.A. — Qui a la médecine pour objet. Art, enseignement médical; connaissances, études, observations, théories médicales. L'anatomie médicale (...) cette anatomie qui recherche dans les cadavres, le siége et la cause des maladies (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.364). La médecine n'avait pas cessé d'exercer sur lui une attraction singulière. (...) il admettait comme un dogme que la science médicale était l'aboutissement de tout l'effort intellectuel (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p.1130). Maladies qui se sont jouées, jusqu'à présent, des savants et des instituts de recherche médicale (CARREL, L'Homme, 1935, p.134).— En partic. Qui traite de sujets propres à la médecine. Revue médicale. Un malade (...) qui veut connaître minutieusement son mal et qui compulse des dictionnaires médicaux (GUÉHENNO, Journal homme de 40 ans, 1934, p.89). Le développement de la littérature médicale technique est un des faits dominants des cent dernières années. (...) les traités de médecine cèdent actuellement le pas aux monographies (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p.812).— Emploi subst. V. balzacoïde, s.v. balzacisme.B. — Qui sert à soigner ou prévenir les maladies; en partic., qui comporte des produits médicamenteux. Technique, thermomètre, traitement médical(e); frais, soins médicaux. Nous ne sommes pas mieux sous tous les autres rapports de secours médical: hier le docteur parlait devant l'Empereur de drogues, d'instruments, de remèdes nécessaires (...) «Malheureusement il n'y en a point...» (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.227). On trouve un facile sujet de gaieté à lire, dans les vieux écrits, ce qui a trait aux recettes médicales et aux procédés anciens de la thérapeutique (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.188). Les utilisations médicales du radium dont l'action thérapeutique (...) avait été découverte au début du siècle (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p.18).♦Aide médicale. Les communes qui ont conservé leur régime particulier d'aide médicale attribuent une subvention à l'hôpital. Celle-ci représente (...) le prix de journée des malades hospitalisés au compte de la municipalité (Organ. hospit. Fr., 1957, p.20).♦Assistance médicale gratuite. Service d'assistance médicale gratuite pour les malades privés de ressources; créé par la loi du 15 juillet 1893 (BARADAT, Organ. préfect., 1907, p.306).♦Matière médicale (vx). Ensemble des substances médicamenteuses; étude, connaissance de ces substances. Une nosologie de thérapeutique ou de matière médicale: les maladies guéries par le quina, par l'opium (CL. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p.99).P. métaph. Ces classifications et ces analyses de la matière médicale spirituelle (...) véritable pharmacopée de la Grâce (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.2, 1842, p.151).♦Jardin médical (MICHELET, Journal, 1860, p.538).Rem. Dans certains cas (notamment à propos de plantes), on dit plutôt de nos jours médicinal.II. — Qui concerne les médecins.A. — 1. [En parlant d'un groupe de pers.] Qui est composé de médecins. On organisa un service médical vraiment remarquable; chaque régiment eut son corps d'officiers chirurgiens (DU CAMP, Nil, 1854, p.39). Ces soins dévoués et tendres de tout le personnel médical qui peut-être ne croyait mettre à cette cure que l'amour-propre de la science, et y mettait le zèle de l'humanité (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p.403). Des figures de médecins à n'en plus finir. Tout le corps médical (...) avec ses favoris en côtelettes et ses paletots à rubans rouges! (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.76). V. aussi ausculter ex. 2.2. [En parlant d'une pers.] Qui est attaché au service d'un médecin. La secrétaire médicale que son patron poursuit de ses assiduités (F. Magazine, févr. 1978, n° 2, p.54). Visiteur médical.B. — [En parlant de qualités hum.] Qui caractérise le médecin. L'omnipotence médicale me scandalise; sans crier gare, on décide quelque chose d'irréparable, sur quoi on ne consulte pas même le patient (AMIEL, Journal, 1866, p.304). Il possède un tact médical particulier, un coup d'œil médical spécial que ne possèdent pas les autres médecins (CL. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p.47).— P. métaph. Par droiture et spécialité de sens médical à l'égard des âmes, il en pénétrait les malignes profondeurs (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.1, 1840, p.457). Une indépendance de personnalité que Lamartine n'a pas, ce coup d'œil médical de la vie, cette vue du vrai (FLAUB., Corresp., 1852, p.398).C. — [En parlant de choses] Qui est fait, pratiqué ou utilisé spécifiquement par le médecin. La visite médicale fut faite par le médecin distingué et doux (...). Christine assista à la prise de température, à l'auscultation (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.505). Le contrôle médical — en plus du dépistage des maladies contagieuses et de son rôle de prophylaxie sociale — orientera les activités physiques et sportives des sujets (R. VUILLEMIN, Éduc. phys., 1941, p.85). Ce certificat médical devra dorénavant être établi par un médecin assermenté et attester que le candidat n'est atteint d'aucune des affections incompatibles avec la fonction enseignante (Encyclop. éduc., 1960, p.376). V. aussi attribut ex. 11.SYNT. Cabinet, carrière, consultation, examen, inspection, ordonnance, prescription, surveillance médical(e); honoraires médicaux.♦Acte médical (Encyclop. éduc., 1960, p.358).♦Dossier médical. Dossier renfermant les informations essentielles sur l'état de santé d'un patient, généralement établi par le médecin et réservé à son usage. Les dossiers médicaux des malades sont conservés dans les services où ils ont été traités et sous la responsabilité du chef de service (...). Le dossier médical peut être examiné, sur place à la demande du malade, par son médecin traitant (Organ. hospit. Fr., 1957, p.13).REM. 1. Médicalisation, subst. fém. Action de médicaliser; résultat de cette action. La pénurie médicale entretenue par la «médicalisation» des problèmes de la santé rend vaines toutes les discussions sur les insuffisances et les défauts de notre système de distribution des soins (Le Monde, 19 oct. 1975, p.19 ds Clé Mots). La tendance (...) à la médicalisation d'un nombre grandissant de secteurs du champ social, la tendance de plus en plus marquée à chercher auprès du corps médical et de spécialistes une écoute, sinon une solution (Le Monde, 16 avr. 1980, p.15, col.6). La médicalisation de la peine de mort (Télé 7 jours, 30 mai 1981, p.86). 2. Médicaliser, verbe trans. Donner un caractère médical à; introduire, développer la connaissance, l'emploi de la médecine, des médicaments, des médecins dans, chez. On peut médicaliser une discipline, comme la «science de l'environnement», on peut médicaliser des étudiants en leur ouvrant les portes des facultés de médecine:De quel droit médicalise-t-on vingt-six mille étudiants pour en rejeter la plus grande partie? (France-Soir, 1969 ds Vie Lang. 1970, n°215, p.100). Le décret instituant des sections de cure médicale dans des établissements de simple hébergement apparaît comme une initiative très utile: ces sections permettront, en effet, de médicaliser légèrement les foyers-logements (Le Monde, 7 août 1977, p.9, col. 3). 3. Médicalisé, -ée, part. passé de médicaliser en emploi adj. Qui a reçu un caractère médical ou des équipements médicaux. Ce sont les médecins «militants» qui y sont opposés [à l'anesthésie générale], car ils considèrent l'I.V.G. [interruption volontaire de grossesse] comme un acte simple, peu médicalisé (Le Monde, 29 sept. 1976, p.20, col. 6). Seulement 40 % des naissances se produisent, en effet, en milieu médicalisé [en Algérie] (Le Monde, 20 août 1980, p.9, col. 3).Prononc. et Orth.:[medikal], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1660 «qui est propre à guérir» (OUDIN Esp.-Fr.); 2. a) 1752 «qui appartient à la médecine, qui concerne la médecine» (Trév.); b) 1834 corps médical (Journ. de méd. et de chir. pratiques, V, 288 ds QUEM. DDL t.8). Empr. au lat. méd. medicalis «salubre, guérissable» (cf. BLAISE Lat. chrét. et BLAISE Latin Med. Aev.), forme altérée du lat. class. medicinalis «id.». On trouve aussi doigt medical «annulaire» en 1534 (RABELAIS, Gargantua, éd. M. A. Screech, p.7, ligne 119), latinisme remontant au lat. class. digitus medicus et digitus medicinalis en b. lat. (cf. TLL t.8, col.543, 25-30) et dont l'emploi s'explique par l'usage que faisaient les médecins de leur annulaire, notamment pour la préparation des médicaments; cf. aussi FEW t.6, 1, p.603b, note 2. Fréq. abs. littér.:536. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 353, b) 1270; XXe s.: a) 579, b) 948.DÉR. Médicalement, adv. a) [Modifie un verbe] D'une manière médicale, par des moyens médicaux. Il aurait médicalement soigné son corps (PÉGUY, Grippe II, 1900, p.16). Il faut évidemment que la filiation entre la blessure ou la maladie et l'infirmité soit médicalement établie (...). Cette preuve résultera de l'inscription sur un registre médical (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p.282). Cet étranglement doit être traité médicalement (...) lorsque le traitement médical n'amène pas la guérison, une intervention chirurgicale est nécessaire (QUILLET Méd. 1965, p.171). b) [Utilisé comme adv. de phrase] Du point de vue de la médecine, des médecins. Médicalement, je ne sais rien d'elle (...). J'aurais seulement souhaité (...) que vous consultiez Baour (BERNANOS, Joie, 1929, p.638). Les problèmes de la sensualité m'intéressent, médicalement et cliniquement parlant (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p 231). Il n'est pas médicalement impossible, mais il est tout à fait improbable que (...) vous ayez contracté le bacille (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p.1453). — []. — 1re attest. 1606 (PALLET, Dict. très ample de la lang. esp. et fr.), rare avant le XIXe s.; de médical, suff. -(e)ment2. — Fréq. abs. littér.: 14.BBG. — QUEM. DDL t.18, 21 (s.v. visiteur médical).médical, ale, aux [medikal, o] adj.ÉTYM. 1752; « qui guérit », 1660; doigt médical (le quatrième), 1534; du lat. medicus « médecin ».❖♦ Qui constitue la médecine ou qui la concerne. || La science, les sciences médicales (→ Enrichissement, cit. 3; enseignement, cit. 5). || La chirurgie, art médical. || La profession médicale. — Acte médical. || Études médicales (→ Éprouver, cit. 37). || Prescription, ordonnance médicale. || Chronique, revue, librairie médicale. — Propriétés médicales d'une substance médicinale. ⇒ Thérapeutique. — Visite médicale. || Examen médical.♦ (1869). En parlant de personnes. || Le corps médical, le monde médical : l'ensemble des médecins (→ Assurer, cit. 12). || Auxiliaires médicaux : infirmiers (-ères), masseurs kinésithérapeutes, etc. — Délégué médical, visiteur médical, représentant les laboratoires pharmaceutiques auprès des médecins.❖DÉR. Médicalement, médicalisation, médicaliser.COMP. Biomédical.
Encyclopédie Universelle. 2012.